En 2000, 1 individu sur 35 était un migrant international et la moitié d'entre eux étaient des femmes. Le nombre total de migrants internes et surtout la proportion de femmes concernées sont encore plus importants. L’expérience que les personnes ont des rapports sociaux de sexe est au cœur des formes que prennent les migrations, de leurs causes et de leurs conséquences. Les rôles, les relations et les inégalités de genre définissent en partie qui migre, comment, pourquoi et pour quelle destination finale. Les migrations peuvent offrir aux femmes une plus grande autonomie économique et/ou sociale et la possibilité de bousculer les rôles de genre traditionnels, ou limitants. Par les migrations, les hommes et les femmes peuvent développer des compétences ou toucher de meilleurs salaires, et en transférer une partie dans leur pays d'origine. Cependant, les migrations peuvent aussi renforcer certains stéréotypes de genre limitants, où les femmes sont dépendantes et manquent de pouvoir dans la prise de décision. Le genre conditionne la façon dont les personnes peuvent contribuer à leur communauté de destination ou en retirer des avantages – et, donc, au final, jouer un rôle dans la réalisation des objectifs de base du développement social et économique.
Recommandations issues du Panorama
Pour que les hommes et les femmes bénéficient du potentiel d'autonomisation et de développement des migrations, il faut passer à une approche genrée des migrations basée sur les droits humains. Les éléments clés d'une telle approche pourraient être :
- Des politiques d’immigration et d’émigration permettant aux femmes comme aux hommes de se saisir des opportunités que peuvent offrir les migrations légales et sans risques, et renforçant les impacts positifs des migrations sur le développement social et économique des migrants, et sur les pays d’accueil et d’origine. Il s’agirait notamment de mettre en place suffisamment de canaux légaux d’immigration pour les femmes pour éviter qu’elles ne soient poussées vers des voies d’immigration clandestines plus dangereuses, et de conclure des accords bilatéraux entre zones d’émigration et d’immigration, qui protègent les droits des femmes migrantes.
- Soutenir les cadres législatifs internationaux qui offrent une protection aux femmes migrantes et mobiliser autour d’eux afin que les gouvernements les ratifient et y adhèrent. Il s’agit non seulement des droits relatif aux migrants, aux victimes de traite, aux réfugiés et aux personnes déplacées mais aussi des cadres spécifiques relatifs aux femmes comme la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), la Résolution 1325 de l’ONU et la Plate-forme d’action de Pékin.
- Soutenir les efforts en vue de faire reconnaître et appliquer les droits des migrants d’un bout à l’autre du processus migratoire, notamment par des informations sur les droits juridiques avant le départ, des transferts d'argent facilités, une garantie d’accès aux services de base tels que le logement, l’éducation, la santé, le soutien aux organisations de migrants et la solidarité entre les différents groupes de migrants pour répondre aux problèmes d’exclusion et d’isolement.